Publié le 28 septembre 2024
Augmenter la participation de l’industrie à la création de la richesse nationale est un réel défi pour l’Algérie d’aujourd’hui et le développement des activités de sous-traitance est un volet important dans le processus de ré industrialisation en cours. Dans le présent entretien, M. Kamel Agsous souligne la nécessité d’étendre les investissements à l’ensemble des secteurs porteurs de valeur ajoutée (transport ferroviaire, projet minier, production pharmaceutique, industrie automobile, etc.) et ce en vue d’atteindre l’objectif fixé par les pouvoirs publics d’une intégration à 40 % au cours des 5 prochaines années. Il insiste cependant sur l’importance d’agir avec célérité pour l’application des politiques industrielles arrêtées et de veiller à leur adéquation aux contraintes du moment.

Comment se sont déroulés les préparatifs pour la tenue d’Algest 2024 ? Avez-vous perçu un engouement auprès des entreprises nationales pour participer à ce Salon ? Si oui, pourquoi ??

Comme à l’accoutumée, les équipes de la BASTP et du WTCA ont travaillé d’arrache pied pour préparer cette importante manifestation qui a trait à la sous-traitance industrielle.

Cette 9e édition se tiendra sous le slogan « Pour une croissance innovante et diversifiée ».

Le choix de ce slogan n’est pas fortuit, il vient nous rappeler que la ré-industrialisation en cours, nécessite d’étendre les investissements à l’ensemble des secteurs porteurs de valeur ajoutée (chemin de fer, projet minier, production pharmaceutique, industrie automobile…) mais en même temps d’aller vers une croissance tirée par l’innovation plutôt que par simple augmentation des facteurs de production.

S’agissant de l’intérêt porté par les entreprises à l’événement, l’engouement est réel et il est attesté en partie leur adhésion et leur large participation à cette 9e édition 2024.

Cependant, il y a lieu de souligner ici les attentes nombreuses des PME de sous-traitance en matière de visibilité économique et de mise en œuvre effective des mesures d’encouragement déjà prises à leur profit.

Tous les spécialistes s’accordent à souligner que l’essor d’une industrie nationale performante et intégrée passe par le développement d’activités de sous-traitance. En sus des encouragements accordés par les pouvoirs publics dans ce domaine, quelles sont les actions entreprises par la BASTP pour attirer davantage d’investisseurs vers la sous traitance ?

Comme déjà souligné dans de nombreuses contributions de la BASTP en direction du ministère de l’industrie et de la production pharmaceutique, la célérité dans l’application des mesures de politiques industrielles et leur adéquation aux contraintes du moment est une nécessité pour l’atteinte des objectifs des pouvoirs publics en matière de développement industriel et de sous-traitance industrielle.

À côté de la nécessité d’une mise en œuvre urgente des mesures décrétées, la BASTP dans ses différents plans d’actions met en avant l’importance de veiller à l’opérationnalité des politiques industrielles. C’est ainsi que la BASTP déploie ses activités autour des axes suivants :

• L’accompagnement des entreprises dans leur recherche de débouchés.
• La mise en relation d’affaires des PME de sous-traitance avec les grands donneurs d’ordre, à l’instar aujourd’hui du secteur auto et d’autres secteurs liés aux énergies renouvelables, aux chemins de fer…
• La tenue de journées d’études, séminaires en direction des PME autour des thèmes liés au développement industriel.
• La participation des PME de sous-traitance aux manifestations nationales (ALGEST, SANIST…) et internationales (Global Industries) traitant de la sous-traitance industrielle.

Toutes ces actions, sans être exhaustives, contribuent à rendre de manière concrète, l’activité de sous-traitance attractive aux investisseurs potentiels.

Le développement des industries mécaniques et, au premier chef, de l’industrie automobile est au centre de l’actualité nationale, mais sa concrétisation dépend de la mise en place d’un dense tissu d’activités de sous-traitance. Alors que les progrès réalisés dans ce domaine peuvent être qualifiés de laborieux, quelles sont, selon vous, les difficultés sur lesquelles bute l’essor d’une industrie de sous-traitance dans la filière mécanique et comment les dépasser ?

L’essor de l’industrie de sous-traitance dans la filière mécanique en général et l’automobile en particulier dépend à notre avis de trois conditions majeures préalables à réunir, en sus d’autres contraintes qu’il serait trop long d’énumérer, mais dont les répercussions sur le développement industriel restent pesantes.

• La première condition est liée à la visibilité sur le marché en général et celui de l’automobile en particulier, notamment en ce qui concerne l’offre attendue sur les 5 prochaines années des constructeurs déjà agréés (STELANTIS) ou encore de ceux en cours d’agrément.
• La seconde condition est liée à la nécessité de la mise à niveau du tissu industriel via les PME de sous-traitance. Ici la mise à niveau vise l’émergence d’une activité répondant aux standards internationaux en termes de qualité, de coût et de délais, et au management d’entreprise (organisation, planification, contrôle, certification…) ;
• La dernière condition, mais pas la moindre, est le changement de paradigme dans les relations d’affaires entre sous-traitants et donneurs d’ordre en passant d’une simple relation commerciale à un véritable partenariat qui replacerait le cadre contractuel, dans une perspective de moyen et long termes (3 à 5 ans et plus ), cette échéance étant l’horizon optimum d’une relation industrielle de qualité. A ce sujet, l’impulsion pourrait venir des pouvoirs publics, d’autant que cela reste la meilleure façon de promouvoir un des axes de la nouvelle politique nationale qui prône le dialogue public privé pour le développement de l’économie algérienne.

Les entreprises donneurs d’ordre se plaignent souvent d’un déficit d’expertise et de maitrise technologique des entreprises sous traitantes. Cet écueil est sérieux, notamment dans les industries dites technologiques. Comment faire face à cette contrainte ?

S’il est vrai que pour un certain nombre de produits (voir les secteurs auto, hydrocarbures) l’exigence de pièces aux standards internationaux est une réalité, il n’en demeure pas moins que des relations partenariales telles que définies plus haut peuvent aider à surmonter une bonne partie de ces obstacles techniques (meilleure connaissance des différents partenaires, confiance, accompagnement)

Pouvez-vous nous parler enfin du programme d’animation prévu pour ALGEST 2024 et de ses nouveautés ?


Pour cette 9ème édition, au-delà des traditionnelles rencontres BTOB et des conférences thématiques sur des sujets aussi intéressants que les stratégies industrielles et la sensibilisation sur les politiques de l’intégration nationale, l’accent sera mis sur la nécessité de s’ouvrir à la notion de partenariat « intra muros », mais aussi à l’internationalisation. En ce sens les organisateurs ont prévu d’accueillir plusieurs délégations économiques de différents pays (Inde, Pakistan, Allemagne, Tunisie, Turquie, ..) en vue de leur mise en relation avec les exposants nationaux.

Les organisateurs mettent aussi le Focus sur de nouveaux arrivants dans l’industrie nationale de soustraitance à l’instar des secteurs ferroviaires, miniers les produits pharmaceutiques et le secteur automobile. Ces secteurs peuvent drainer à des niveaux divers, une activité de sous-traitance industrielle qui ne peut que contribuer à l’objectif des pouvoirs publics de voir le taux d’intégration atteindre 40% sur les 05 prochaines années.

DJAZAGRO s’apprête à fêter le 20e anniversaire de sa création et sa notoriété ne cesse de croitre. La pérennité de cette manifestation et son succès auprès des professionnels a une explication objective : Djazagro a su faire évoluer son offre pour être en accord avec le développement agroalimentaire en Algérie et répondre aux attentes des entreprises de la filière. Dans le présent entretien, Mme Chantal De Lamotte, directrice du salon évoque les événements marquants de cette édition 2023.

Pour sa deuxième édition, le Salon IMLAB ne devrait pas décevoir ses visiteurs. Une organisation plus rigoureuse, une augmentation significative du nombre d'exposants, un programme d'animation plus riche rehaussé par la présence d'éminents experts nationaux et étrangers, la manifestation a tous les attraits pour séduire. Dans le présent entretien, Mme Yasmine Chaouche, Directrice du Salon IMLAB, nous explique que les préparatifs de cette deuxième édition ont été intenses et passionnants et que son ambition est de créer une platef orme annuelle privilégiée où les professionnels de la santé, particulièrement les professionnels du diagnostic, peuvent se rencontrer, partager des connaissances, explorer les dernières innovations et établir des partenariats fructueux. Un pari en passe d'être tenu.

Le constat est sans appel. La crise frappe à nos portes : le conflit russo- ukrainien, l’aggravation du stress hydrique ont, dans la période la plus récente, révélé toute l’ampleur des dangers d’une forte dépendance alimentaire. Plus que jamais, il est urgent d’œuvrer en vue du renforcement de la sécurité alimentaire du pays et de la promotion d’une agriculture moderne et performante. Les défis sont immenses et le temps est compté. Dans le présent entretien, le Dr.Amine Bensemane, Président du Groupe de réflexion (GRFIFILAHA INNOV) et du Salon SIPSA- Filaha, nous livre, avec beaucoup de pédagogie, quelques pistes de réflexions « prudentes, mais déterminées » en vue d’une reconstruction de l’agriculture nationale.